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title: The Sound of Silence
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subtitle: Et si nous analysions les silences pour mieux comprendre et mesurer l’impact des opérations d’influence ?
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date: 2025-07-31
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author: Bertrand Boyer
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tags: [LMI,desinformation,influence]
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Dans le cadre de l’analyse de “la menace informationnelle”, le schéma classique nous conduit à observer et mettre en lumière le poids des récits poussés par les attaquants, les vulnérabilités que le discours exploite et la diffusion de ces derniers. On cherche des “métriques” pour analyser la “viralité” et l’on tente de répondre à la question de “l’impact”.
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**“C’est grave docteur?”**
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Cette question, qui est au cœur d’un [post de Viginum](https://www.linkedin.com/pulse/mesurer-le-risque-dimpact-dune-campagne-de-manipulation-linformation-wufdc/) le 10 juillet dernier, nous engage à repenser la question de la mesure d’impact des opérations de manipulation de l’information. Pourtant, un exemple récent m’a conduit à décentrer le regard de l’analyse et à m’interroger sur **l’impact du silence** dans la guerre de l’information plus que **l’analyse du bruit des récit**s.
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## Analyse de l’impact informationnel
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Sur la question de l’analyse de l’impact, il n’existe pas (à ma connaissance) de méthode formelle robuste, pour autant, on peut toutefois imaginer un processus itératif qui, partant d’une **cartographie initiale**, déboucherait sur des **recommandations** pour les décideurs.
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On pourrait alors s’inspirer des techniques de “gestion de crise”, “d’élaboration d’une décision opérationnelle” ou de [réponse à incident](https://cyber.gouv.fr/piloter-la-remediation-dun-incident-cyber) développées en cybersécurité. A ce titre [les documents de l’ANSSI](https://cyber.gouv.fr/sites/default/files/document/20231218_Volet_strat%C3%A9gique_cyberattaquesetrem%C3%A9diation_v1g.pdf) fournissent des pistes très intéressantes dont **la séquence E3R : endiguement-éviction-éradication-reconstruction**.
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Dès que l’on évoque l’analyse d’un phénomène, et singulièrement lorsqu’il est “informationnel”, le besoin de mise en perspective temporelle est essentiel. Le temps de l’analyse n’est plus celui de la crise ni celui de la remédiation à proprement parler. L’impact informationnel, pour être mesuré et analysé aura donc besoin de temps (mais c’est un autre sujet).
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Alors à quoi peut ressembler une méthode hybride d’analyse de l’impact d’un incident informationnel ? Le tableau ci-dessous regroupe ce que pourrait être les différentes étapes du processus d’analyse à fin d’évaluation.
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Cette méthode permet d’apporter **une réponse initiale** à l’analyse d’un phénomène informationnel (un évènement ou un incident) mais elle occulte une large partie des acteurs impliqués dans les opérations d’influence : **ceux qui ne disent rien ou ceux qui n’interagissent pas**. C’est le biais de toute les approches techniques que l’on rencontre dans le numérique : **on observe que ce que l’on sait mesurer, on mesure que ce que l’on voit**.
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Or, en matière de renseignement on le sait bien, l’absence d’information est une information en soi. Il convient donc de se pencher sur **les vides informationnels** alors même que l’on analyse les récits déployés par les attaquants. Cette analyse des “silences” permet en outre de donner corps à une véritable appréciation de situation qui replace le phénomène informationnel observée (l’incident) dans un ensemble plus vaste.
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## Comment analyser les “silences informationnels”
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Si l’on veut contribuer à la mesure d’impact d’un incident il convient de construire des **indicateurs de silence informationnel**. Ces indicateurs doivent donc mesurer (ou évaluer) le sens d’une **“non-communications”** ou d’une abstention d’action dans un écosystème médiatique (par abstention d’action on peut introduire les notions d’interactions sur les réseaux sociaux, ne pas liker ou ne pas commenter ni partager). Il s’agit d’analyser **ce qui n’est pas dit** ou pas fait, **qui ne parle pas** ou n’agit pas dans l’espace informationnel, et quand (ou à partir de quand) ces silences deviennent significatifs.
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### Typologie des silences informationnels
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Pour débuter notre approche nous proposerons trois grands types de silence, ceux liés à des **acteurs clés**, ceux liés à des **zones géographiques** et ceux liés à **des thématiques**.
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Dans le cas d’un incident informationnel on peut alors identifier les acteurs clés susceptibles de réagir ou **ceux dont on est en droit d’attendre une réaction ou une action.** On pense en particulier aux acteurs institutionnels (gouvernements, ministères, organisations internationales), aux acteurs économiques, aux leaders d’opinions (influenceurs) etc. Pour ces “silences” **la métrique à prendre en compte est temporelle.** Il s’agira d’évaluer le délais entre l’évènement et la réaction. Ce temps est porteur de sens. Réagir trop vite est parfois suspect (“ils savaient”, “ils cachent quelque chose”) et en matière de communication institutionnelle la parole est déjà largement démonétisée. Mais réagir trop tard ou pas du tout est également problématique. **L’analyse de cette période de silence apporte donc des éléments important pour la mesure d’impact d’un évènement.**
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De même, les **“silences géographiques”** peuvent nous éclairer car l’absence de couverture ou de réaction dans certaines zones (pays alliés, rivaux, neutres) mettra en lumière des “trous” dans la diffusion d’un incident.
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Enfin, **les silences thématiques** questionneront les aspects non abordés lors du traitement de l’incident (causes profondes, implications et responsabilités) et pourront mettre en lumière des sujets sensibles délibérément omis. Une grille d’analyse pourrait alors consister à identifier **les sujets attendus mais non traités et non observés.**
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### Comment mesurer le vide ?
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Deux paramètres nous semblent essentiels ici pour tenter “d’écouter le silence” et en tirer des éléments factuels pour l’analyse. Le premier facteur est **le temps** le second étant **le volume** (ou l’ampleur)
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Pour mettre en œuvre cette écoute du silence, l’indicateur temporel est essentiel. Il mettra à jour, **les temps de réaction** (avant des déclaration officielles par exemple), des durées totale d’absence de communication, une frise temporelle d’activité mettant en lumière les zones d’inactivité durant l’incident ou dans son prolongement.
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Le second paramètre va évaluer **l’ampleur de la non-réaction**. On pourra par exemple évaluer le pourcentage d’acteurs attendus n’ayant pas communiqué ni réagit (taux de non-réponse). Puis, sur la base des silences géographiques mettre en lumière la couverture d’un incident et le ratio entre la couverture observée et celle attendue. Enfin, **“l’ampleur du silence”** peut s’évaluer au bruit parasite généré par ailleurs ou aux tentatives de détournement et d’esquive. Ainsi, un acteur dont on est en droit d’attendre une réaction à un incident peut **choisir d’éviter le sujet** et délibérément s’engager sur d’autres thèmes. Dès lors on pourra construire une sorte **“d’indicateur d’évitement”** (ex: un acteur impliqué dans un incident produit X messages/posts depuis l’incident dont Y ne portent pas sur l’incident).
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### Le silence est d’or… même en LMI
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Sûr de l’importance d’intégrer cette dimension à l’analyse, nous avons ici proposer une construction empirique d’outils de “mesure du vide”. Pourtant une fois la mesure effectuée, l’interprétation de celle-ci va dépendre d’aspects qualitatifs que seul l’analyste pourra apprécier. Qualifier le silence et l’interpréter c’est définir s’il est contraint, ou choisi, s’il illustre une approche défensive, ou s’il est l’indicateur d’une contre-attaque calculée.
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Au-delà de l’aspect individuel il s’agira également de dégager des dynamiques de groupes. **Y-a-t-il une coordination entre acteurs?** (pour orienter ou réorienter une thématique, pour fermer la communication, etc..). Car si en effet tout un groupe se mure dans la silence face à un incident informationnel, qu’il en soit la cible ou le témoin indirect, la signification de ce silence n’est pas la même s’il résulte de la somme des choix individuel ou d’une dynamique de groupe imposée. Dans ce cas l’étude de l’impact de l’incident est enrichie et peut révéler des aspects inédit sur les objectifs de l’attaquant.
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Enfin outre les causes individuelles et les dynamiques collectives l’évolution dans le temps de ces facteurs sera, là encore , un élément crucial de l’analyse.
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## Conclusion
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En complément des mesures et analyses des mécanismes de diffusion d’un récit, l’observation des silences informationnels apporte une dimension complémentaire à l’évaluation de l’impact d’un incident.**Le silence a probablement toute sa place dans la mesure d’efficacité d’une opération d’influence**. Si une attaque informationnelle “fait taire” sa cible et la plonge dans un état de sidération, le temps de silence généré est à mettre au crédit de l’attaquant. L’opération est ainsi probablement plus efficace que ce que l’on peut initialement imaginer.
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Les silences sont également de précieux indicateurs pour l’analyste qui pourra identifier des opportunités stratégiques à exploiter et proposer des mesures de protection en anticipation. Car les vides informationnels n’attendent qu’à être occupés… Un silence offre un axe d’attaque potentiel à un acteur malveillant qui y verra l’occasion d’implanter son récit et d’augmenter ainsi sa surface de diffusion.
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**Écoutons les silences ils nous en apprennent beaucoup.**
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